Kungsörn : Chers confrères, chère consœur,
Je crois que seule Hteleb a pu assister au tournoi parmi vous. Et Dame Héloïse a d'ores et déjà souhaité que je lui conte les évènements du tournoi n'ayant pu y assister par elle-même, à son grand regret. J'en profiterais pour lui remettre quelques étoffes et un miroir qui m'ont été remis par le capitaine Eustache qui a été chargé par cette dernière de faire quelques emplettes pour elle à l'occasion de la foire. J'ai été chargé de faire la commission.
En voici, en quelques mots, un rapide résumé. Vous vous souvenez sans doute que Sir Godefroid de Cailar, qui réside au château de Cailar, m'a invité à participer à ce tournoi organisé à Saint-Gilles à la demande du Comte de Toulouse en l'honneur de l'anniversaire de sa nièce, Béatrice de Saint-Gilles, qui fêtait alors ses 16 ans. Il est fort probable qu'à l'issue de cet évènement cette dernière soit proposée en mariage dans l'objectif de renforcer les alliances du Comte. Je ne sais pas ce qu'il en est et, pour tout dire, je m'en moque.
Je me suis présenté à Saint-Gilles avec Konrad et Gunther. Après avoir fait rédiger une lettre de noblesse par Cailar, je me suis inscrit puis je me suis porté acquéreur de matériel, de seconde main mais de qualité correct, pour le tournoi pendant les moments de calme de la première journée. J'y ai retrouvé Hteleb et Marcellus qui revenait de Bellaquin par la route qu'avait emprunté l'escorte du Comte.
Un hommage à ce dernier, à l'abbé de Saint-Gilles et bien sûr à Dame Béatrice a été effectué dans le champs clos où le tournoi se déroulerait le lendemain. Les participants du tournoi étant réuni et ont été présenté. J'ai été présenté sous mon nom vulgaire comme le chevalier Kungdav Domraden, noble germain. Nombre de nobles ont également prêté une nouvelle fois hommage au comte en raison de leurs liens de vassalités. Godefroid a été dans ce cas. Je m'en suis bien sûr abstenu. Une messe a suivi cet hommage et je m'y suis rendu avec les autres participants. Une bénédiction s'est tenue en cette église et je suis parvenu à me défiler à ce moment là, en raison du nombre de participants. Il faut dire que l'église était pleine à craquer.
Après cette première journée et une nuit globalement reposante, je me suis levé aux aurores afin de vaquer à mes occupations et quelques passes d'échauffement. J'ai également pris soin d'ensorceler ma monture afin qu'elle reste calme pendant la durée du tournoi. J'ai également profité de renforcer quelques peu magiquement mes moyens afin de ne pas finir dernier. Il ne s'agissait pas temps de tricher que d'arriver à un niveau correct afin de parvenir à un résultat satisfaisant concernant mes projets. Le tournoi a eu lieu, comme je vous l'ai dit, en champs clos, à savoir un espace rectangulaire de terre gazonnée et délimité par des estrades, quelques gradins et surtout des rambardes. Le peuple et la noblesse réunit pouvait y assister en grand nombre. Et à voir la foule accumulée, toutes les personnes à 20 lieues de Saint-Gilles étaient présentes (il tique à ce moment). Les chevaliers, montés sur leurs chevaux, étaient séparés en deux groupes. Un groupe réunit sur un côté, le second groupe lui faisant face. Au signe du départ, chaque groupe se jettent l'un sur l'autre dans une charge frontale sans lance, uniquement de bouclier et d'épée. Une fois le choc passé, les piétons et cavaliers poursuivent les combats en duel. chaque vainqueur de duel cherchant ensuite un nouveau duel avec un autre vainqueur et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un vainqueur. le vainqueur de chaque duel remportant le matériel (cheval, harnois, arme et bouclier) du vaincu. Un vaincu ne perd ainsi qu'une fois son matériel. Par contre, un vainqueur de plusieurs duels avant de perdre un duel, peut récupérer plusieurs équipements et ne cède qu'une fois le sien. Le grand vainqueur remporte quant à lui une coupe façonnée d'or et d'argent empli de pièces.
Enfin, une fois le tournoi lancé par un signe de Dame Béatrice, je me suis retrouvé dans la mêlée et ne suis pas parvenu dans un premier temps à abattre mon adversaire. Je me suis retrouvé rapidement à pied n'étant pas un bon cavalier. Les premiers duels se sont enchaînés et je suis parvenu à remporter 3 duels avant d'échouer face à Godefroid qui avait combattu à mes côtés pendant les premiers duels avant de se tourner vers moi, faute de combattants à proximité immédiate. Ces combats ont été épuisants.
J'ai pu assister à l'étrange victoire de Baudoin de Fénac, en tant que combattant semblant invincible, il a pris l'avantage sur des géants. Il a abattu à lui seul 7 combattants dont Godefroid et le géant appelé Dragonnet le Preux, un proche du comte.
Après la remise du trophée à De Fénac, et les derniers honneurs rendus aux combattants, j'ai à cette occasion donné l'accolade à plus de chevaliers que je n'en avais jamais vu, puis je suis revenu à l'Auberge attendre de récupérer le matériel des adversaires que j'avais vaincus. J'en ai profité pour revendre chevaux, armures, épées et boucliers qui avaient besoin de martelage ou de quelques réparations. Cela a été une assez belle opération pour moi.
C'est en présence de Godefroid, venu chercher le matériel que j'avais lors du tournoi car il avait gagné son duel, que cette étrange histoire concernant De Fénac est parvenu à mes oreilles par l'entremise d'un herboriste, un dénommé Jean Malherbes, visiblement une connaissance d'Elefyen. Ainsi que les précédents autour de cette lame nue qu'il a acquise et sa propension à traîner dans la boutique d'un apothicaire de Saint-Gilles a la réputation trouble. Godefroid ayant été étonné par la capacité de Baudouin de Fénac de remporter tous les duels avec une aide, que je ne saurai qualifier alors, à titre personnel, que de magique, et qui l'aurait rendu invincible...
C'est dans cette étrange boutique que nous avons retrouvé l'apothicaire assassiné d'un coup d'épée dans le dos, un parchemin ésotérique et occulte dans sa main ensanglantée. Je vous passe les quelques éléments de l'enquête à laquelle nous avons précédée, mais bon an, mal an, nous sommes parvenu à retrouver le chevalier qui avait en réalité passé un pacte avec un démon, dans la crypte familiale des De Fénac. Il retenait pour la finalité de son obscur rituel, une jeune femme dont il devait arracher le coeur. Le démon était présent dans la pièce, du moins sa représentation qui nous faisait face au cœur d'un mur de la Crypte. Ce n'est pas sans mal que nous sommes parvenus à sauver la jeune femme et à abattre le félon. C'est même le toit de la crypte qui s'est abattu sur nous. Nous avons pu fuir, non sans mal. Le démon avait évidemment disparu.
La nuit nous a permis de nous remettre de nos blessures et du choc de cet aventure. Mais dès le lendemain, Marcellus et Hteleb m'ont fait part d'une étrange affaire concernant la disparition du Comte de Toulouse et sa substitution de ce dernier par un changelin, un être féerique, chargé de venger la cours féérique de Sadisrel contre les humains qui avaient tuer l'un des leurs.
Inquiété par les possibles dénouements de cette affaire, j'ai pris fait et cause pour Hteleb et Marcellus de répondre à la demande du Juge Chancelier, Aldebert de Noves, pour retrouver le comte. Cette affaire impliquant des féériques devait être rapidement résolue afin d'éviter d'amples difficultés collatérales. Nous avons fait appareiller le drakkar rapidement. J'ai fait un saut à l'alliance pour récupérer du matériel puis nous avons fait route vers la grotte où serait retenu le comte par des sirènes.
Parvenu sur place, nous avons réussi à sauver le comte sans pertes dans nos rangs, sans casse (du moins rien d'irréparable) et avec un dénouement diplomatique avec ces créatures féériques de l'eau.
Nous avons ramené le comte de Toulouse à Saint-Gilles. Nous avons alors appris le meurtre d'un représentant du pape par l'un des chevaliers du Comte, Thibault de Beaucaire. Ce dernier avait visiblement trahi la confiance du Comte et son serment, pour s'en prendre au légat afin de provoquer un conflit aggravé entre le Comte et l’Église.
Le comte semblait particulièrement peiné de cette nouvelle affaire. Il a été néanmoins généreux avec nous en récompense de la réussite de son sauvetage. Tout du moins, Aldebert de Noves puisque le comte vaquait déjà à ses nombreuses occupations de noble de haut rang.
Voila le résumé de ces différentes affaires. J'ose croire que nous avons agit pour le mieux afin de ne pas impacter l'alliance des conséquences de ces différents évènements.